2011年7月26日 星期二

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葛尹風 創作自述

  《神的怪手或媽祖的誕辰》是一個以台灣為背景呈現怪手景象之版畫與素描展覽。此名稱代表何種涵義呢 ? 又是怎樣天馬行空的狂熱幻想啟動了這些作品的創作動機呢 ? 這是一種對城市現代化的發展厭惡反感的表達嗎 ? 或是一種對台北都市規劃政策的控訴呢 ?

  我愛上了怪手。基於一份對怪手情感上的迷戀以至於近乎崇拜。我屈身向前並親吻它那散發出金屬光澤奇特的手。若婚姻對我而言有某種意義的話,我可能就會為這些怪手戴上一枚婚戒。當然,這是一份屬於美學式的愛情。我深深體會到它們讓人身陷其中無法自拔的迷人之美與震懾的感受,在它神聖的特質面前我無法不充滿讚嘆仰慕之意。但它為何使我覺得如此神聖呢 ?

  法國社會學家羅傑.卡羅(Roger Caillois)寫道:「神聖就是那賦與生命並使之出神陶醉的。」怪手同時代表了摧毀與建造的力量,它的存在便是一種社會主體的神聖延伸,在暴力與否定的動作中拆解銷毀的同時,它也預示了新生重建的來臨。怪手,這具不可褻瀆的金屬機械,以無可比擬的力量傳遞了一種存在與非存在之間的關係,以及我們身為建造者為了存在狀態而被迫消弭過去的荒謬。這便是展覽命名為 « 神的怪手 » 的靈感來源。但這又與我們熟知的媽祖有何種聯繫呢 ?

  有關媽祖的名稱引述來自單純的思想概念的結合與時機情境的巧合。2010年8月25日,政府決定拆除在台北六百多棟的破舊建築,於是大批怪手佈滿了整個城市。而在這些工地與廢墟旁,隨處可見到上頭印有日本品牌Komat’su的怪手,媽祖的拼音念法Matsu便跟日本品牌Komat’su互相呼應,進而產生了連結。毫無疑問地這樣的聯想有些許荒誕,但對於我這個瘋狂愛亂想又不諳中文的藝術家而言,已足夠在腦海中引發遐想並湧現大量圖像。

  站在這些怪手前,我驚嘆不已。這些如同怪獸一般的怪手把歷史寶藏化為一片片殘骸,把記憶的古老建築變成一塊塊破磚碎瓦,它也驅逐了這些命運乏人問津與受忽視的最後歷史見證。怪手是歷史學者、城市計畫者、人文學者與文人雅士的通敵,但它同時也是冷漠房產投資者、毫無忌憚投機客與素行不良的建築師的遊戲賭注。這場要求我們為死亡毀滅而存在,這場強勢者壓迫弱勢者,道理常識喪失理智下的悲劇,我能深深體會而且它讓我備感哀痛。



校譯| 廖潤珮 法國巴黎大學XII (Val de Marne)法國/比較文學博士





Artist statements

« 神的怪手ou la naissance de 媽祖 » est une exposition de gravures et de dessins qui met en scène des pelleteuses dans un décor taïwanais. Qu’est-ce que cela signifie ? Quel délire a motivé ces dessins ? Est-ce l’expression d’un dégoût devant l’horreur du développement des villes modernes ? Est-ce une délation de la politique urbanistique de Taipei ? 

Je suis tombé amoureux des 怪手. Je suis tombé amoureux des 怪手au point de leur vouer un culte. Je m’incline et baise leur main métallique et étrange. Si le mariage avait un sens pour moi, je leur passerais une bague au doigt. C’est un amour esthétique bien sûr. Je les trouve belles, fascinantes, effrayantes. Je ne peux manquer d’être admiratif devant leur caractère sacré. Pourquoi sacré ? 

 « Le sacré est ce qui donne la vie et ce qui la ravit » écrit Roger Caillois. Les 怪手ont ce pouvoir de destruction et de construction. Les 怪手, prolongements sacrés du corps social, défont dans un acte violent et négateur mais elles préfigurent la reconstruction à venir. Les 怪手, instruments métalliques intouchables, expriment avec une force sans pareille le lien entre l’être et le non-être ainsi que l’absurdité de notre condition de bâtisseur qui nous condamne à faire table rase du passé pour exister. D’où 神的怪手.  Mais que vient faire Matsu là dedans ?

C’est une simple association d’idée et un concours de circonstances qui explique la référence à Matsu. Le 25 août 2010, le gouvernement taïwanais a décidé la destruction de 600 bâtiments vétustes à Taipei (2010年8月25日,政府決定拆除在台北六百多棟的破舊建築). Les 怪手 ont fait alors apparition en masse dans la cité (於是大批怪手佈滿了整個城市). Les 怪手, dans les chantiers et les terrains vagues de Taiwan, étaient de la marque japonaise Komat’su. Or en pinyin, 媽祖 se transcrit Matsu et rappelle la marque japonaise. Le rapport est sans doute lointain mais dans mon esprit dérangé d’artiste illettré, il est suffisant à la rêverie et au débordement graphique.

Je m’émerveille devant des monstres qui réduisent en pièces des trésors d’histoire, qui mettent en morceaux des édifices de la mémoire, qui chassent les derniers témoins négligés d’une aventure que personne ne veut connaître. Les 怪手sont les ennemis de l’historien, de l’urbaniste, de l’humaniste et du lettré. Les 怪手font aussi le jeu des promoteurs insensibles, des spéculateurs sans scrupules, des architectes mal éduqués. Ce drame qui veut que nous existions pour mourir, que les puissants écrasent les plus faibles, que le bon sens perde la raison, je le comprends et il me peine.










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